L’annonce a été faite samedi matin par le ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, rapporte notre correspondant à Moscou, Etienne Bouche. Vladimir Poutine a décidé de procéder à un examen complet des troupes du District militaire central. L’ensemble des unités stationnées sur ce territoire qui va de l'Oural à l'ouest de la Sibérie a été placé « en état d’alerte maximale ». Plus de 65.000 soldats sont mobilisés. Selon le ministre de la Défense russe, il s’agit d’un test de préparation au combat qui devrait durer une semaine.
Fragile cessez-le-feu
Cette initiative intervient dans un contexte de vive tension avec le voisin ukrainien. Moscou a affirmé vendredi qu’un tir de mortier avait blessé un homme à un poste-frontière russe. Accusé d’intimidation, le Kremlin répond qu' « il n’y a aucun renforcement de troupes. Une plus grande attention est simplement portée à la frontière car la situation nous inquiète ». Ce samedi matin, en visite en Arabie saoudite, le ministre russe des Affaires étrangères s’est déclaré préoccupé par l’«intensification» de l'opération militaire ukrainienne, en dépit d'un plan de paix et du cessez-le-feu unilatéral de Kiev.
Le président ukrainien Petro Porochenko a déclaré vendredi un cessez-le-feu d’une semaine, demandant aux autonomistes de déposer les armes. Mais selon les gardes-frontières ukrainiens, trois soldats auraient été blessés quelques heures après dans la région de Donetsk selon le service ukrainien des garde-frontières.
Le plan de paix : un «ultimatum» pour Moscou
Le plan de paix du président Porochenko avait été évoqué au cours de deux échanges téléphoniques entre Kiev et Moscou. Mais l'initiative est dénoncée par le Kremlin : ce cessez-le-feu pour Moscou n’est pas une « invitation à la paix et à des négociations » mais un « ultimatum » fixé aux séparatistes de l’est de l’Ukraine. Kiev demande aux insurgés de déposer les armes, et propose la mise en place de couloirs sécurisés pour que les mercenaires russes quittent son territoire.
Par ailleurs, Moscou a reconnu avoir renforcé sa présence militaire à la frontière même de l'Ukraine, après l'avoir démenti dans un premier temps. Le secrétaire général de l’OTAN avait dénoncé dès jeudi l'arrivée de plusieurs milliers de soldats russes supplémentaires sur cette zone.