Participaient à cette réunion à l'Elysée le chancelier fédéral d'Autriche Werner Faymann, le Premier ministre belge Elio di Rupo, la Première ministre du Danemark Helle Thorning-Schmidt, le Président du Conseil italien Matteo Renzi, le Premier ministre roumain Victor Viorel Ponta, le Premier ministre slovaque Robert Fico et enfin le Premier ministre tchèque Bohuslav Sobotka.
Le sommet est présenté par ses participants comme une réunion informelle, un échange politique sans décisions attendues. Le but, affirme l’Elysée, est de créer une dynamique avant le Conseil européen qui aura lieu les jeudi 26 et vendredi 27 juin, et qui doit notamment décider du nom du futur président de la Commission européenne. François Hollande a toutefois fait une déclaration à la sortie de la rencontre. Il a affirmé que les dirigeants présents soutenaient le conservateur luxembourgois Jean-Claude Juncker pour prendre la tête de la présidence de la Commission européenne.
Monnayer le soutien à Juncker
La gauche est largement minoritaire en Europe mais elle compte bien monnayer son soutien à Juncker, comme l’expliquait ce samedi matin l’entourage de François Hollande. Il s’agit aujourd’hui d’affirmer le souhait de ce que devra être et devra faire le prochain président de la commission. Alors que les élections européennes ont été marquées par une défiance record, pour la gauche européenne, l’heure est au choix et aux priorités pour les cinq ans qui viennent en faveur de la croissance, les investissements pour desserrer l’étau des politiques de rigueur.
Pour Matteo Renzi, qui prend la présidence tournante de l’UE le 1er juillet prochain, c'est le moment de bousculer l'Europe et ses dirigeants. Or François Hollande, même s'il est affaibli, ne veut pas laisser à Matteo Renzi le monopole de la réorientation de l’Europe, sa vieille promesse de campagne. C’est la France qui a eu l’initiative de cette réunion entre les dirigeants sociaux-démocrates ; elle a d’ailleurs commencé par un tête-à-tête entre François Hollande et Matteo Renzi avec dix minutes de promenade dans les jardins de l’Élysée.
Négocier le casting de la Commission
La priorité du chef du gouvernement italien, les 28 la connaissent déjà tous : un relâchement du pacte de stabilité. À l'Élysée comme chez les autres dirigeants de la gauche européenne, on en est sûr : les fortes attentes du – très pressé – dirigeant italien braquent leurs homologues conservateurs, Angela Merkel en tête.
Lors de cette réunion, les sept chefs de gouvernement sociaux-démocrates ont donc surtout dû le convaincre de s'accorder avec eux, sur leurs lignes rouges, mais aussi quelques priorités. Parmi celles-ci : choisir sur quoi faire pression sur la droite en échange du soutien au conservateur Jean-Claude Juncker à la tête de la Commission. Dans ce vaste jeu d'influence, on discutera aussi casting : qui pour quel portefeuille à la Commission ? Pour représenter la politique étrangère de l'Union ? Qui, enfin, pour la présidence du Conseil européen ? L'ancien Premier ministre français Jean-Marc Ayrault ne cache pas son intérêt pour le poste. Le Belge Elio Di Rupo serait également candidat au poste.
→ À (RÉ)ECOUTER : Commission européenne : un président, pour quoi faire ?