Cette « réunion informelle » des sociaux-démocrates européens à Paris précède de seulement quelques jours un sommet européen très difficile et est consacrée aux priorités de la prochaine Commission européenne. Le Conseil de chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union devraient désigner, le 26 et 27 juin à Bruxelles, le futur chef de la Commission.
Le conservateur Jean-Claude Juncker tient toujours la corde, la chancelière allemande Angela Merkel lui a réitéré son soutien malgré l'opposition résolue du Premier ministre britannique David Cameron. Mais Jean-Claude Juncker aura besoin à la fois de l'appui des chefs d'Etat et de gouvernement sociaux-démocrates, et d'une majorité forte au Parlement européen où son éventuelle nomination devra être confirmée.
Les dirigeants sociaux-démocrates veulent donc obtenir, en échange de leur soutien à Jean-Claude Juncker, la garantie que le futur chef de la Commission renforcera la dynamique en faveur de l'emploi, de la croissance et de l'investissement, qui reste leur priorité.
La réunion de Paris a aussi pour but de freiner les ardeurs de Matteo Renzi. Le chef du gouvernement italien exige notamment un relâchement du pacte de stabilité qui risque de braquer le camp conservateur. Le Premier ministre français Manuel Valls a même pris les devants, avertissant qu'il fallait respecter notamment les positions de la chancelière Angela Merkel, toujours partisane de la rigueur budgétaire.