Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Cette accélération est due à la crise en Irak et Londres doit se féliciter en coulisses d’avoir favorisé ces derniers mois cette reprise spectaculaire de ses relations avec Téhéran après la cassure de 2011 : les relations diplomatiques avaient alors été suspendues après la mise à sac de l’ambassade britannique à Téhéran par des manifestants. Depuis l’élection d’un nouveau président iranien, Hassan Rohani, perçu comme modéré et un accord provisoire sur le dossier du nucléaire iranien, le dialogue a repris avec l’échange de chargés d’affaires non résidents qui font depuis le mois de novembre des allers et retour entre les deux capitales.
Accélération
Mais ce réchauffement vient de s’accélérer avec l’urgence de combattre ensemble l’avancée des jihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant. Le ministre des affaires étrangères William Hague a expliqué aux députés britanniques que l’Iran était un pays important dans une région instable et qu’il était essentiel de maintenir des ambassades même dans des conditions difficiles. William Hague a donc évoqué une réouverture très prochaine de l’ambassade à Téhéran avec toutefois une présence et des services dans un premier temps limités.
Mais la décision est extrêmement significative car Londres reconnaît désormais que l’Iran a un rôle décisif à jouer en Irak contre les jihadistes de l'EIIL, un rôle à la fois politique, diplomatique et peut-être militaire.