La chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles a examiné ce jeudi matin la demande du mandat d'arrêt européen émis par la Belgique pour que soit transféré Mehdi Nemmouche, soupçonné d'être l'auteur de la tuerie de Bruxelles du 24 mai dernier. Quatre personnes ont alors été tuées : un couple de ressortissants israéliens, une Française et un Belge.
A l’audience, Medhi Nemmouch, vêtu d'un pull noir, cheveux ras, s'exprime avec beaucoup d'assurance. Très combatif face à la cour, son phrasé est rapide. « Je consens à être extradé vers la Belgique, si les autorités belges m'assurent qu'elles ne m'extraderont pas par la suite », explique-t-il à la barre. Une étonnante exigence, plaidée par son avocat Apolin Pepiezep devant la presse : « Il demande aujourd’hui aux autorités françaises de lui garantir que la Belgique qui aujourd’hui demande sa remise, dans le cadre d’un mandat d’arrêt… qu’il n’y aura pas extradition vers un autre pays. C’est la seule demande que nous ayons : il ne veut pas être extradé vers un pays tiers. »
La crainte de l'extradition vers Israël
Medhi Nemmouche a visiblement une crainte : être un jour jugé en Israël, pays dont étaient originaires deux des victimes de la tuerie de Bruxelles. Il exige donc des garanties. Mieux, son avocat souhaiterait qu'il soit jugé en France, car Mehdi Nemmouche « est Français, il a été arrêté en France et une des victimes est française ». Un argumentaire balayé par le ministère public, lui soutient que le lieu des faits doit être privilégié. Quant à l'inquiétude d'une possible extradition vers Israël, l'avocat général répond sèchement : « En droit français on ne choisit pas son juge ». La décision sera rendue le 26 juin prochain.