Mehdi Nemmouche a donc été présenté ce mercredi 4 juin à un magistrat du parquet général de Versailles, qui lui a notifié le mandat d'arrêt européen dont il fait l'objet. Il fallait l'accord du suspect pour cette procédure d'extradition et, selon son avocat, Mehdi Nemmouche ne semblait pas s'opposer, en début de semaine à cette idée. Mais le scénario a semble-t-il basculé et Nemmouche a refusé d'être remis aux autorités belges. Son avocat a fait savoir que son client souhaitait être jugé en France du fait de sa nationalité française et parce que certains des faits qui lui sont reprochés, comme le port d'armes, ont été commis en France. Il a ensuite été placé en détention provisoire, à la maison d'arrêt de Bois d'Arcy dans les Yvelines.
L'enquête se poursuit
Mehdi Nemmouche n'a rien voulu lâcher aux enquêteurs. Il est resté totalement silencieux et a même refusé, mardi 3 juin, de sortir de sa cellule pour être auditionné. Autant dire que les spécialistes du renseignement qui espéraient beaucoup de cette garde à vue ont fait chou blanc, même en la prolongeant au-delà des 96 heures autorisées par la loi. Une durée déjà exceptionnelle en soi et réservée aux affaires de terrorisme.
Mehdi Nemmouche est à ce jour le seul et principal suspect de la tuerie du Musée juif de Bruxelles. En attendant, l'enquête se poursuit des deux côtés de la frontière franco-belge pour savoir si le tueur présumé avait d'autres cibles en tête, notamment du côté de Marseille, s'il souhaitait fuir à l'étranger, s'il avait des connexions en Belgique ou s'il avait décidé d'agir seul.
Renvoi
« Nous souhaitons un renvoi, pour mieux préparer nos arguments », avait déclaré son avocat Apolin Pepiezep devant la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles. Il a été entendu : l'audience a donc été renvoyée au 12 juin.