Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Ce compromis marque la fin d’une confrontation qui aura duré un an. La commission d’enquête présidée par John Chilcot avait suspendu ses travaux et refusait de compléter son rapport tant qu’elle n’aurait pas obtenu l’autorisation de citer ces documents secrets. L’équipe exigeait de pouvoir publier quelque 25 lettres écrites par Tony Blair à George W. Bush ainsi que les enregistrements de 130 conversations entre les deux hommes.
Mais les Etats-Unis tout comme les ministres britanniques s’y opposaient, par crainte de biaiser les futurs relations et échanges confidentiels entre les dirigeants des deux pays. A cela la commission Chilcot a répondu que Tony Blair et certains de ses conseillers avaient de toute façon déjà enfreint cette clause de confidentialité en publiant des extraits de ces conversations dans leurs mémoires.
L’administration américaine a, depuis, obtenu l’assurance que quoi que l’on apprenne sur ce que pensait Tony Blair, les citations ne divulgueront pas l’opinion de son ami George Bush. Le gouvernement britannique a, lui, fait limiter la publication de ces documents à certains passages seulement. Mais les opposants de longue date à la guerre en Irak et certaines familles de soldats tombés durant la guerre critiquent cet accord qui empêchera selon eux de connaître le véritable rapport de force entre les deux alliés à la veille de la guerre en 2003.