Des soldats britanniques accusés d’avoir torturé un Irakien en 2003

Au Royaume-Uni, une enquête publique a révélé, ce jeudi 8 septembre, que des soldats de l’armée britannique s’étaient livrés à des « violences gratuites » sur un prisonnier irakien à Bassorah en 2003, entraînant sa mort. Leur hiérarchie est également montrée du doigt.

Avec notre correspondante à Londres, Murielle Delcroix

Ce rapport d’enquête est surtout une condamnation cinglante des soldats britanniques directement responsables de la mort du jeune Irakien, mais aussi de leurs supérieurs qui soit n’étaient pas au courant de leurs agissements soit pire, ont laissé faire. Agé de 26 ans, Baha Moussa travaillait comme réceptionniste dans un hôtel quand il a été arrêté par des militaires britanniques. Détenu à Bassorah, il est mort après 36 heures de garde à vue durant lesquelles il a été systématiquement battu : on a ainsi dénombré sur son corps quelque 93 blessures.

L’enquête indépendante dénonce d’ailleurs les « violences effroyables et gratuites » commises sur le détenu irakien. Le document critique aussi « l'échec collectif » du ministère britannique de la Défense, en relevant que des soldats ont eu recours en Irak à des techniques d'interrogatoire interdites par le gouvernement britannique depuis 1972, notamment « cagouler » des détenus et les contraindre à rester debout dans des positions douloureuses et stressantes.

Ce rapport est désormais entre les mains du parquet britannique qui devra décider de poursuivre ou non les militaires impliqués. Jusqu’à présent un seul homme a été condamné dans cette affaire jugée en 2007. Il a effectué un an de prison et a été banni de l’armée, mais six autres soldats ont eux bénéficié d’un non-lieu.

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