Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Laurent Geslin
Ils ne sont que deux ou trois cents à avoir répondu à l'appel des séparatistes et à être rassemblés place Lénine, dans le centre de Donetsk, en majorité des personnes âgées. Pourtant, Denis Pouchiline, le « président » du conseil de la République populaire de Donetsk a de bonnes nouvelles : « Aujourd'hui a été signée une déclaration importante, l'alliance des Républiques du peuple de Donetsk et Lougansk ! ».
Une maigre assemblée se presse devant l'estrade, gardée par des hommes en armes. Yana est déçue de voir si peu de monde. Mais elle veut croire que cette nouvelle union, baptisée Nova Russia, « Nouvelle Russie », a tout de même un avenir : « Le principal, c'est d'être uni, d'être fort. Si nous sommes unis, nous n'avons même pas besoin de la Russie pour repousser l'Europe et Kiev ».
Un peu plus loin, Dima explique qu'il n'ira pas voter pour une élection présidentielle qui ne le concerne déjà plus : « Je ne pense pas que les élections auront lieu, que les gens voteront. Personnellement, je ne connais pas une seule personne qui veuille aller voter. Si il y a des votes, c'est qu'ils auront été falsifiés par Kiev ».
Dans le Donbass, environ deux millions de personnes ne seront pas en mesure de participer au scrutin présidentiel.
Deux photographes occidentaux, dont un Français, et leur traducteur russe, ont été blessés samedi par des obus de mortier au sud de Sloviansk, un bastion des séparatistes pro-russes dans l'est de l'Ukraine encerclé par l'armée ukrainienne. Selon William Roguelon, un photographe français de l'agence Wostok Press, qui a notamment couvert la guerre à Alep en Syrie, les trois hommes et leur chauffeur sont arrivés sur une ligne de front au sud de Sloviansk et venaient de quitter la voiture quand ils ont essuyé des tirs. « Il y a d'abord eu des tirs de kalachnikov, ça sifflait. Puis les obus sont tombés », a-t-il indiqué.
Selon un commandant séparatiste cité par l'agence russe Ria Novosti, les photographes et le traducteur ont été pris dans une attaque. Sloviansk, dans la région séparatiste de Donetsk, est encerclée par l'armée ukrainienne, elle-même encerclée par d'autres insurgés pro-russes et toutes les nuits les deux camps s'affrontent dans des combats sporadiques qui visent à reprendre un ou deux postes de contrôle.
RFI