Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
Des planches de bois posées sur des pneus : une quarantaine de personnes sont assises pour regarder les informations sur un écran géant. La situation dans l’est du pays est toujours à la Une. Nikolai, carreleur, est venu ici après son travail. « Je suis très inquiet de la situation et du fait qu’un petit millier de salauds y terrorisent la population », raconte-t-il.
Sur la place de l’Indépendance, seuls quelques petits candidats ont installé des tentes. La situation dans l’est monopolise l’attention, explique le politologue Igor Semivolos. « Les gens ont surtout les yeux rivés sur les opérations militaires de l’est et du coup, affirme-t-il, ils ne s’intéressent pas aux candidats. Mais tout le monde comprend aussi que cette élection est nécessaire et beaucoup disent qu’il faut qu’il n’y ait qu’un seul tour, parce que ça permettra d’économiser beaucoup d’argent que l’on pourra investir dans l’armée, etc, etc… ».
→ A (re)lire : Ukraine: les initiatives se multiplient pour calmer le jeu
Une élection à un tour, c’est ce qu’espère Philippe, jeune juriste. « Nous avons besoin d’un président qui sera le commandant en chef des forces armées. Selon la loi ukrainienne, un président par intérim ne peut pas exercer cette fonction, c’est pourquoi il nous faut rapidement un président pour régler la situation à l’Est… et le mieux serait dès le premier tour », explique-t-il. Philippe a déjà fait son choix, il votera pour l’oligarque Petro Porochenko, le seul à pouvoir l’emporter au premier tour, selon les sondages.