Ukraine: Poutine rappelle ses troupes

A six jours de l’élection présidentielle en Ukraine, Vladimir Poutine a ordonné la fin des exercices militaires russes près de la frontière ukrainienne et a demandé à Kiev d'en faire autant. L'OTAN a fait savoir qu'elle n'avait pas constaté de retrait des troupes russes pour le moment, tandis que les Etats-Unis attendent des « preuves concrètes » de ce retrait.

Le président russe Vladimir Poutine a annoncé lundi 19 mai le retrait des troupes qui effectuaient des manoeuvres près de la frontière ukrainienne et a appelé Kiev à retirer « immédiatement » les siennes de l'est de l'Ukraine.

Vladimir Poutine s'est aussi félicité des premiers contacts entre Kiev et les partisans de la fédéralisation de l'Ukraine. Au cours d'une conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a précisé le point de vue de Moscou : « Nous avons toujours soutenu l’idée qu’il fallait une concertation entre les autorités et leurs adversaires. Nous voyons que le processus a été lancé, que des premiers contacts ont été établis entre Kiev et ceux qui soutiennent la fédéralisation dans le sud-est de l’Ukraine. Des tables rondes ont été organisées. Parmi les personnes conviées, figurent quelques représentants de cette région, qui soutiennent l’idée d’une fédéralisation du pays. Mais pour l’instant, on ne veut pas vraiment les entendre ».

Sergueï Lavrov a ajouté que ces tables rondes n'étaient pas parfaites, parce que certains représentants du sud-est n’ y participaient pas alors qu’ils contrôlent la situation dans les régions, mais qu'il s'agissait tout de même d' « un pas dans la bonne direction ».

Sur le terrain, l'OTAN n'a pour le moment constaté aucun mouvement suggérant un retrait des troupes russes. Et Washington a dit attendre des preuves concrètes d'un tel retrait. Kiev a annoncé, de son côté, qu'un soldat ukrainien avait été tué et trois autres blessés dans une attaque au mortier lancée par des insurgés pro-russes embusqués dans une école maternelle près de la gare de Sloviansk. L'opération militaire menée par l'armée ukrainienne depuis mi-avril dans l'est du pays a fait, selon l'ONU, près de 130 morts.

L'OSCE prévoit un scrutin «plus ou moins» normal

Concernant le scrutin du 25 mai, les autorités ukrainiennes assurent que seuls 1% à 2% de bureaux de vote à Donetsk seront fermés dimanche. Pour ceux qui seraient empêchés de voter aux endroits habituels, des bureaux de vote seront déployés le long de la frontière avec la Crimée et sur les territoires de l’est du pays contrôlés par l’armée ukrainienne. Le médiateur de l’OSCE pour l’Ukraine, Wolfgang Ischinger, estime le nombre de villes de l’est où le scrutin risque d’être perturbé à moins de 10%.

Les électeurs locaux ont peur. Pour voter, il faut d’abord sortir de sa ville tenue par les pro-russes, trouver un bureau de vote, s’enregistrer, et y revenir le jour du scrutin. Or, toutes les sorties des villes concernées sont gardées par les séparatistes armés, et les habitants ne savent pas où et comment trouver des bureaux de remplacement. Les membres des commissions électorales dans la région de Donetsk sont menacés de mort et doivent se cacher. Selon la Commission électorale centrale, près de deux millions d’électeurs pourraient ainsi être privés de vote.

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