Avec notre correspondante à Moscou, Veronika Dorman
Il reste une semaine avant l’élection présidentielle en Ukraine, et la Russie continue de ne pas prendre le projet au sérieux. Au ministère des Affaires étrangères on se demande si un scrutin « au son des canons est conforme aux normes démocratiques d'un processus électoral ». Le Kremlin avait déjà qualifié d’absurde la tenue d’élections dans le contexte actuel, considérant que les autorités de Kiev sont en guerre contre leur propre peuple.
Selon certains experts, ce scrutin, Moscou n’en veut pas. L’empêcher ou en compromettre la légitimité est l’un des objectifs à court terme du Kremlin. Dans le même temps, Vladimir Poutine a fait des déclarations relativement conciliantes à l’égard de ces élections qui peuvent, selon lui, aller dans le bon sens.
Alors qu’il ne reste plus que quelques jours avant l’ouverture des bureaux de vote, le scepticisme de Moscou n’est pas le principal problème. L’est de l’Ukraine est en proie à une insurrection armée, plusieurs villes sont contrôlées par les rebelles pro-russes. Ce qui fait craindre à la commission centrale électorale ukrainienne que près de 2 millions d’électeurs ne pourront pas aller voter dimanche prochain.