Ukraine: les pro-Russes maintiennent le projet de référendum

En Ukraine, Vladimir Poutine n’a donc pas convaincu les insurgés pro-russes. Les séparatistes viennent de se démarquer de Moscou. Ils maintiennent leur référendum pour le 11 mai 2014. Pour l'Union européenne, la tenue de ce vote ne ferait qu'aggraver la situation.

Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Daniel Vallot

Les membres autodésignés du Conseil populaire de la République autoproclamée de Donetsk annoncent en effet avoir voté à l’unanimité pour le maintien du référendum à la date prévue : « Nous sommes reconnaissants du fait que le président russe a souhaité nous donner son avis en la matière, mais nous ne pouvons pas nous opposer à la volonté du peuple que nous représentons. Et cette volonté va dans le sens d’un maintien à la date prévue du référendum », a déclaré ce jeudi 8 mai, Denis Pouchiline, qui se présente comme le président de cette République autoproclamée de Donetsk.

Favorables à la paix

Les dirigeants du mouvement pro-russes de l’Est de l’Ukraine ajoutent qu’ils sont eux-mêmes favorables à la paix et que, selon eux, c’est le gouvernement de Kiev qui repousse toutes les offres de retour au calme. La réaction du gouvernement ukrainien aux déclarations, hier, du président russe est un exemple éclatant, estiment les séparatistes, de ce refus du gouvernement ukrainien de renoncer à la guerre.

« Nous ne pouvons pas trahir »

Les dirigeants du mouvement pro-russe qui sont donc en phase avec leur base, avec ces militants, ces miliciens, qui rejettent toute idée de négociations et qui veulent à tout prix que ce référendum ait lieu dimanche. Les dirigeants séparatistes ajoutent : « C’est dans les zones où l’armée ukrainienne est intervenue avec le plus de violence, à Sloviansk et à Kramatorsk, que les gens souhaitent un peu plus ardemment la tenue du vote. Ne pas l’organiser, ce serait donc les trahir et nous ne pouvons pas trahir leur confiance alors qu’ils font face tous les jours à l’armée ukrainienne ».

Les autorités russes ont, du coup, indiqué ce 8 mai qu'elles avaient besoin de plus d'informations sur la position des insurgés. « Il nous faut des analyses complémentaires », a ainsi réagi Dmitri Peskov, le porte-parole de la présidence russe. De son côté, l'Union européenne a clairement fait savoir que la tenue du référendum « aggraverait la situation » en Ukraine.

Pour l'écrivain et spécialiste de la Russie Pierre Lorrain, « la position des insurgés sur le référendum n'est pas une surprise » :

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