Les ONG dénoncent un accord a minima qui enterre le projet, et n'aurait que des visées électoralistes à quelques semaines des élections européennes. La taxe sur les transactions financières devrait en effet rapporter dix fois moins qu’initialement prévu. Dans son rapport de l'année dernière, la Commission européenne tablait sur 30 milliards d'euros par an, contre une estimation actuelle de 3 milliards.
Une taxation limitée
La première raison de cette nouvelle estimation est que l'accord trouvé entre les pays de l'Eurogroupe ne concerne qu'une faible part des transactions financières. Les produits dérivés, soit plus de 80% des échanges, échappent pour la plupart à l'impôt, ne laissant plus comme possibilité de taxation que le marché des actions. Mais la mesure n'est pas nouvelle, les échanges d'actions étant déjà taxés depuis août 2012 en France.
En outre, la City à Londres, plus grande place financière du continent, n'est pas concernée par ce projet. Le Royaume-Uni a tenté en vain de faire interdire la taxe auprès de la Cour de justice de l'Union européenne. Car même s'ils décident de ne pas l'appliquer, plusieurs pays sont inquiets des possibles effets collatéraux sur leur économie.
→A (RE)LIRE: Les Britanniques s'élèvent contre le projet européen de taxe sur les transactions financières
Wolfange Schaüble, le ministre allemand de l'Economie, assure que le projet prendra en compte les préoccupations de ces pays. A l’heure actuelle, les négociations sont cependant loin d'être achevées, le taux de prélèvement n’étant pas encore fixé.