Avec notre envoyé spécial à Copenhague, Quentin Dickinson
On pensait généralement dans les milieux européens que le projet de taxe sur les transactions financières était durablement encalminé, compte tenu des fortes réticences du Royaume-Uni et de la Suède notamment. Mais l’Allemagne, qui avec la France et la Commission européenne, entend malgré tout faire aboutir le projet, a affiné sa copie.
Dans un premier temps, histoire de roder le système et de démontrer son intérêt, ne seraient frappées que les transactions impliquant une ou plusieurs sociétés cotées en Bourse et pesant plus d’un million d’euros, ainsi que les transactions effectuées entre ordinateurs à très haute vitesse. Les épargnants et les investisseurs privés en seraient exemptés.
Deux aspects majeurs restent cependant à préciser. D’abord, bien sûr, le pourcentage de la taxe par rapport au montant de la transaction, et ensuite, le champ géographique de compétences. L’idéal, bien sûr, serait l’ensemble des pays du G20, car une taxe qui ne s’appliquerait qu’à l’Union européenne pourrait nuire à la compétitivité du secteur financier de celle-ci.
Cependant, si l’on veut bien se rappeler que la taxe Tobin – pour lui rendre sa désignation antérieure – n’était évoquée il y a moins de dix ans que par une minorité d’économistes très engagés à gauche, il faut bien convenir que le débat d’aujourd’hui entre grands argentiers de l’Union européenne, consacre le sérieux du principe de cette taxe, et partant, garantit son avenir.