Avec nos envoyés spéciaux à Slaviansk, Bertrand Haeckler et Daniel Vallot
Ils sont quelques dizaines de miliciens à tenir cette position, située sur l’un des ponts menant au centre de Sloviansk. Quelques heures seulement se sont écoulées depuis l’assaut donné sur la ville par l’armée ukrainienne et, déjà, les miliciens renforcent leurs barricades avec l’aide des habitants du faubourg venus prêter main-forte aux insurgés. « Je soutiens les insurgés, bien entendu », explique Tamara, une jeune mère. « Si je n’avais pas ma famille, je serais avec eux, sur les barricades. Je n’ai pas peur pour moi, j’ai peur pour mes enfants. J’ai peur aussi pour mon pays, le Donbass. »
« Le pouvoir de Kiev n’a rien compris »
Aux alentours de la barricade dans ce faubourg de Sloviansk contrôlé par les pro-Russes, tout le monde, insurgés et habitants, s’attend à un nouvel assaut de l’armée ukrainienne. « Bien sûr qu’ils vont continuer, ils ne vont pas s’arrêter là », soutient Nikolaï, 72 ans. « Le pouvoir de Kiev n’a rien compris, il devrait négocier et il nous envoie l’armée. Les barricades, moi ça ne me dérange pas. Ils ne font rien de mal, alors à quoi ça rime d’envoyer des soldats contre des gens pacifiques ? » Pour les habitants de Sloviansk, l’offensive menée par l’armée ukrainienne est vouée à l’échec. La preuve, disent-ils, c’est qu’ils ont abattu deux de leurs hélicoptères, et qu’ils n’ont toujours pas réussi à s’approcher du centre-ville.
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