Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Daniel Vallot
Les défilés du 1er mai ont été fortement marqués par le contexte de tensions qui règne actuellement dans la région. Des manifestations qui rassemblent essentiellement des militants pro-russes, favorables, sinon au rattachement à la Russie, en tout cas à une plus grande indépendance du Donbass à l’égard de Kiev.
Les militants sont bien souvent des nostalgiques de l’époque où l’Ukraine faisait partie de l’Union soviétique :
« A l’époque soviétique, le 1er mai, tout le monde se rassemblait, se rappelle un ancien mineur du Donbass sur la place Lénine à Donetsk. C’était vraiment la fête des travailleurs. Mais avec l’indépendance de l’Ukraine il y a 23 ans, le 1er mai est devenu comme des funérailles. L’indépendance c’était pour qui ? Pour nous ou pour les oligarques qui sont maintenant au pouvoir ? Vous comprenez, ce que nous leur disons à Kiev, ils n’en ont rien à faire. Alors si ça continue comme ça, il vaut mieux que notre région soit indépendante. Et nous allons décider de notre sort nous-mêmes ».
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Voilà donc les pro-Russes qui veulent faire de ce 1er mai une journée de mobilisation et de ralliement à leur cause. Le principal cortège s’est réuni devant la tombe du Soldat inconnu et devait passer par la place Lénine avant de rallier le siège de l’administration régionale, toujours occupé par les militants pro-russes.
Le point d’orgue de cette journée aura donc lieu devant cette statue emblématique du mouvement pro-russe avec une revendication majeure : la tenue du référendum d’autodétermination que ces militants veulent organiser le 11 mai prochain. Quant aux partisans du maintien au sein de l’Ukraine, impossible de les croiser aujourd’hui à Donetsk. Leurs manifestations ont été interdites par crainte de débordements et de violences.