Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion
Si ce ne sont pas encore de véritables excuses officielles. Ces condoléances arrivent à point nommé pour redorer quelque peu le blason du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, dont l'aura sur la scène internationale s'est quelque peu ternie ces derniers temps, à quelques semaines d'une tournée européenne.
A un an du centenaire du génocide, il fallait que la Turquie progresse sur la voie de l’examen de conscience. Et pour la première fois, les mots « conséquences inhumaines » ont été associés à la dénomination officielle de « déportation » par un Premier ministre turc. Le même terme de « tragédie inhumaine » avait d’ailleurs déjà été employé il y a quelques mois par son chef de la diplomatie Ahmet Davutoglu en visite à Erevan, et c’était déjà une première.
Un appel à la communion nationale
A la veille du 99e anniversaire du génocide, qui sera commémoré un peu partout par la société civile mais que les autorités ne peuvent se permettre de marquer en tant que tel, et à l’occasion des célébrations de l’ouverture du premier Parlement de la république, les propos de M. Erdogan, en campagne pour l’élection présidentielle, ne suffiront sans doute pas à apaiser la mémoire des Arméniens.
Mais ils se veulent un appel à la communion nationale et à réfléchir ensemble aux les événements du passé. Un travail qui, malheureusement, ne sera certainement pas achevé avant 2015.