En Crimée, les ONG craignent l'impact de la législation russe

En Crimée, les ONG qui avaient l’habitude de travailler sur les questions de droits de l’homme sont inquiètes. Certaines d’entre elles préfèrent fermer plutôt que de mettre leurs adhérents en danger, car les lois russes qui régissent les ONG ne sont pas les mêmes qu’en Ukraine.

Avec notre envoyée spéciale en Crimée, Muriel Pomponne

Valentina animait depuis 2001 un centre d’information social. Ce centre organisait diverses activités pour sensibiliser les jeunes aux droits de l’homme et aux droits civiques. Elle ne cache pas que son organisation était favorable à un rapprochement avec l’Europe, même si elle ne menait pas d’action politique.

Ce qui fait que désormais, aux yeux des autorités russes, ce centre social est considéré comme un lieu de propagande. D’autant que de nombreux jeunes qui travaillaient avec elle ont participé à des meetings pro-ukrainiens.

« La plupart d'entre eux, maintenant essaient de changer d’université, d’aller sur le continent. Parce que la loi russe dit clairement que les ONG ne peuvent pas organiser de manifestations. Et nous risquons de mettre ces jeunes en danger. Ils pourraient subir des sanctions. »

Le problème du financement

Et puis il y a le problème du financement, car en Russie, les ONG n’ont pas le droit de recevoir de l’argent de l’étranger.

« Nous avons bien pensé à essayer de fonctionner sans subvention, car nous avions des aides de l’ambassade américaine et d’une fondation tchèque. Nous avons même essayé de nous réunir dans des cafés ou dans la rue, mais nous étions quand même considérés comme des séparatistes. »

La direction du centre social a donc décidé de le fermer, et Valentina va partir en Ukraine continentale.

 → A (RE)LIRE : Ukraine: à Lviv, solidarité nationale pour les réfugiés de Crimée

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