Pour le Kremlin, les sanctions occidentales prises à l’égard de la Russie sont inacceptables. « Qu’il n’y ait aucun doute : à chaque acte hostile, nous répondrons de manière adéquate », a fait savoir la diplomatie russe, ce jeudi 20 mars, après l’annonce de nouvelles sanctions américaines.
En réponse à l'annonce par Barack Obama d'un troisième train de mesures contre la Russie, celle-ci a publié à son tour une liste de sanctions visant neuf responsables américains, nous indique notre correspondant à Moscou, Étienne Bouche. Parmi eux, des conseillers du président, le chef de la majorité démocrate, Harry Reid, ou encore le sénateur John McCain. Au mois de décembre, l’ancien candidat républicain à l’élection présidentielle s’était rendu sur la place de l’Indépendance, à Kiev, apportant un soutien appuyé aux manifestants. L’entrée sur le territoire russe est désormais interdite à ces personnalités politiques.
Les punis ironisent
Mais les officiels américains sanctionnés par le Kremlin préfèrent prendre les représailles avec humour. « Ce que nous voyons partout c’est une fierté d’être sur cette liste, car cela signifie se dresser pour ce que nous considérons comme juste, l’intégrité territoriale de l’Ukraine. Je suis personnellement déçu, car je ne pourrai pas partir en vacances avec Ben Rhodes et Dan Pfeiffer en Russie, mais ce sera peut-être possible dans le futur », a ainsi réagi le porte-parole du département d’Etat Jen Psaki en ouvrant son point quotidien ce jeudi, nous rapporte notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio.
Même réaction pour le sénateur Dick Durbin, qui a cosigné au Congrès une résolution contre la présence russe en Crimée, et dont la famille est originaire de Lituanie : « C’est une marque d’honneur si je me trouve sur la liste des ennemis de Vladimir Poutine. Ma mère vient de Lituanie. L’Union soviétique les a asservis et emprisonnés pendant des décennies. Si Poutine pense qu’il va reconstituer un empire russe, j’espère que nous qui avons de la mémoire allons l’arrêter. » Le sénateur républicain John McCain renchérit : « Si soutenir la démocratie et la souveraineté de l’Ukraine signifie que je suis sanctionné par Poutine, cela me va, je ne mettrai jamais fin à mes efforts. Cela signifie simplement que mes vacances de printemps en Sibérie sont annulées. »
Alors que les annonces de sanctions se sont succédé, ce jeudi (François Hollande a annoncé l’annulation du prochain sommet Union européenne - Russie, tandis que Berlin menace de nouvelles mesures coercitives), la Chambre basse du Parlement russe a ratifié le traité incorporant la Crimée à la Russie. Le Kremlin l’a confirmé aujourd’hui, il ne reviendra pas sur le rattachement de la péninsule.