Finalement, le social-démocrate Robert Fico n'a recueilli que 76 000 voix de plus que son rival centriste Andreij Kiska. Pour expliquer cette surprise électorale, les analystes avancent plusieurs thèses. La première raison évoquée, c'est la peur d'une concentration du pouvoir entre les mains du Smer-SD. En effet, une victoire de Robert Fico donnerait à ce parti social-démocrate un contrôle total sur la présidence, le Parlement et le gouvernement, une situation inédite depuis l'indépendance de la Slovaquie en 1993.
Deuxième explication : l'abstention. Seuls 43,4% des inscrits ont participé au premier tour, dont beaucoup d'électeurs de gauche, qui ont considéré - à tort - la victoire de Fico comme acquise. Ces éléments placent finalement l'actuel chef du gouvernement slovaque en position de faiblesse pour le second tour, faiblesse dont compte bénéficier son rival, le centriste Andreij Kiska. Ce novice, sur la scène politique, a eu beaucoup de succès avec son image de « monsieur propre », jamais encore éclaboussé par le moindre scandale de corruption.
Andreij Kiska part confiant au second tour. D'autant plus qu'une grande partie des voix des candidats recalés au premier tour devrait se reporter sur lui.