L’escorte commune russo-américaine, qui devait accompagner le bateau transportant les armes chimiques syriennes destinées à la destruction, a été annulée. Et ce n’est qu’un début de tensions : car la guerre en Syrie - en général - devient désormais encore plus difficile à gérer. En effet, la Russie soutient le régime de Bachar el-Assad et ses relations avec les Occidentaux dans la région sont déjà difficiles.
Quel exemple ?
Or, avec ce qui se passe en Ukraine, c’est la nature même de la relation de l’Occident avec Moscou qui change, et le fossé devient encore plus grand. Même chose pour le dossier iranien. Téhéran va maintenant s’interroger si cela vaut vraiment le coup de suivre l’exemple de l’Ukraine et renoncer aux armes nucléaires en échange de garanties des grandes puissances sur sa souveraineté et sur son intégrité territoriale, alors que l’Ukraine est en ce moment agressée par l’un de ses garants et que personne ne se précipite pour la défendre.
Réveil des séparatismes
Troisième volet inquiétant : un possible réveil de séparatismes en Europe et ailleurs dans le monde.
Et les conséquences économiques ?
Quelles seraient les conséquences économiques d'une rupture des relations entre la Crimée et l'Ukraine ? Même si la Russie était amenée à se substituer en grande partie aux échanges avec Kiev, la situation serait très difficile à court terme.
Actuellement, les deux millions d'habitants de la Crimée sont très dépendants du reste de l'Ukraine qui leur assure 85% des ressources en eau et 82% de leur électricité ainsi que l'essentiel du gaz. La richesse produite par la Crimée ne représente que 3% du PIB ukrainien. L'économie de la péninsule repose pour une bonne part sur le tourisme, elle a accueilli plus de 2 millions de vacanciers en 2013, mais la situation politique compromet largement la saison 2014.
Autre point fort de la Crimée, l'agriculture, et notamment la vigne mais la fourniture en eau de l'Ukraine reste indispensable. Chaque année, la Crimée béneficiait de 220 millions d'euros de transferts financiers. Même si les autorités russes semblent disposées à apporter un milliard de dollars d'aide à la Crimée, la transition risque d'étre difficile.
En effet, les infrastructures reliant la Crimée à la Russie sont pour l'instant inexistantes. Un pont les reliant au dessus de la mer d'Azov est bien prévu pour plus d'un milliard de dollars, mais il ne verra pas le jour avant plusieurs années.