Avec notre correspondante à Moscou, Murielle Pomponne
Victor Ianoukovitch s'est exprimé aujourd'hui de Rostov-sur-le-Don dans le sud de la Russie : « Je reste le président légitime de l'Ukraine et, dès que la situation le permet, je vais rentrer à Kiev ». Dans une courte allocution, Victor Ianoukovitch s'est présenté comme le chef de l'Etat ukrainien et comme le chef suprême des armées, invitant les officiers et les soldats russes à ne pas obéir au pouvoir issu de la révolution du Maïdan. Il a fustigé les nouvelles autorités, constituées d'ultra nationalistes et de néo-fascistes, les accusant d'avoir fait tirer sur leur propre peuple, et de mener le pays à la guerre civile.
Un « coup d'Etat »
Dans ces conditions, « l'élection du 25 mai prochain sera contrôlée par des extrémistes et sera illégitime, de même que le pouvoir qui en sera issu », a t-il ajouté. « J'étais en Ukraine quand il y a eu le coup d'Etat, a-t-il ajouté pour asseoir sa légitimité, et j'ai du fuir car il ya eu des tentatives terroristes contre moi ». Il a demandé aux Ukrainiens de ne pas croire les Etats-Unis quand ils promettent un milliard de dollars pour l'Ukraine, car une telle initiative serait en contradiction avec la loi américaine qui interdit d'aider les pays victimes d'un coup d'Etat. Enfin, il s'est adressé aux ministres européens en les accusant d'avoir piétiné l'accord qu'ils ont signé le 21 février.
Un mot sur la Crimée
Il a dit un mot sur la Crimée. En s'adressant aux pays occidentaux il a déclaré : « Vos actes ont eu pour conséquence que la Crimée se détache, et que, sous la menace des armes, la population du Sud-Est exige que soient respectés ses droits ». Mais il n'a pas mentionné le référendum prévu dimanche en Crimée pour un rattachement à la Russie. Il n'a pas dit qu'il avait demandé l'intervention militaire des Riusses, comme l'affirme Moscou. Il a en revanche affirmé que le pays allait surmonter ces troubles, se ressaisir et retrouver son unité.