Fiscalité: pas d’impôts pour deux banques suisses

Le journal Matin Dimanche révèle que les deux plus importants établissements bancaires suisses, l'UBS et le Crédit Suisse, ne paient pas d’impôts depuis 5 ans. Le journal met en cause «la haute alchimie comptable» pour expliquer une situation qui soulève bien des questions.

Avec notre correspondant à Genève, Laurent Mossu

C’est un tour de passe-passe on ne peut plus rentable. Les deux grandes banques suisses, s’appuyant sur des crédits d’impôts conséquents, échappent depuis 5 ans au fisc helvétique et ne sont pas prêtes de passer à la caisse.

Cette situation pour le moins paradoxale, alors que leurs bénéfices se chiffrent en milliards, est dénoncée par la presse dominicale. L’UBS et le Crédit Suisse, les établissements en question, affichent une excellente santé en dépit des amendes considérables infligées notamment par les Etats-Unis pour aide à l’évasion fiscale. Les centaines de millions ainsi économisés alimentent les bonus octroyés aux employés les plus performants.

Les stocks de crédits d’impôts - il s’agit en clair d’allègements fiscaux - ont été constitués dans les années 2007-2008. Si la cagnotte du Crédit Suisse s’amenuise au fil des ans, celle de l’UBS ne fait que croître grâce à un jeu d’écritures que dénoncent certains politiciens soucieux de tirer le phénomène au clair. L’affaire fait grand bruit alors que les critiques fusent déjà à l’encontre de la place financière.

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