Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
On se souvient que Sergueï Lavrov avait refusé de rencontre un officiel ukrainien lors du sommet européen en début de semaine à Bruxelles, malgré l’insistance des Européens et des Américains, favorables à des contacts directs entre Ukrainiens et Russes. Cette annonce de Moscou n’est donc pas sans signification, même si les échanges ont eu lieu dans une « atmosphère franche », ce qui signifie en langage diplomatique que les discussions ont été difficiles.
Par ailleurs, Serguei Lavrov a déclaré que la Russie était ouverte à un dialogue d’égal à égal avec les autres pays pour trouver une issue à la crise ukrainienne, à condition qu’on ne présente pas la Russie comme étant l’une des parties en conflit.
Mais cette main tendue ne s’accompagne d’aucune ouverture : Moscou qui demande toujours l’application de l’accord du 21 février, exige de plus une enquête sur les snipers de Kiev, laissant sous-entendre qu’ils auraient pu être des militants de l'opposition. Et la Russie dénonce aujourd’hui en termes particulièrement virulents les sanctions américaines, notamment le possible gel d’avoirs russes. Washington s’opposerait ainsi au droit des peuples à l’autodétermination. Enfin, Moscou envisage de suspendre les inspections étrangères de son arsenal d’armes stratégiques, en réponse aux menaces des Etats-Unis et de l’Otan.