Ukraine: faible mobilisation des pro-Russes à Donetsk

Nouvelle journée de tension en Ukraine ce 8 mars. Un rassemblement d’un millier de pro-russes a eu lieu à Donetsk, fief du président déchu Victor Ianoukovitch. Certains sont venus de Russie pour soutenir les manifestants. Pourtant la mobilisation s'avère assez faible.

Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Jean-Arnaud Derens

Seulement un millier de partisans de la Russie se sont rassemblés ce samedi 8 mars à Donetsk, la capitale du Donbass, le grand centre industriel de l’est de l’Ukraine. Dans cet ancien fief électoral de Viktor Ianoukovitch, le président déchu, la population majoritairement russophone demeure très méfiante à l’égard des nouvelles autorités de Kiev.

La loi finalement retirée, qui prévoyait de limiter l’usage et l’enseignement de la langue russe a été perçue ici comme une provocation des activistes ukrainiens. Mais, jeudi matin, la police a chassé les militants pro-Russes qui occupaient depuis le 1er mars le siège de l’administration régionale. La veille, des manifestations concurrentes des pro-Russes et des partisans du nouveau gouvernement, s’étaient défiées sur la place Lénine dans le centre de la ville. Chaque camp avait mobilisé quelques milliers de partisans, ce qui est somme toute bien peu pour une ville d’un million d’habitants.

En réalité, les habitants du Donbass ne cachent pas leur sympathie traditionnelle pour la Russie voisine où nombre d’entre eux a de la famille. Beaucoup préfèrent jusqu’à présent observer une prudente réserve. La manifestation de ce samedi qui coïncidait avec la journée internationale des femmes, très fêtée en Ukraine, montre bien la faible capacité de mobilisation des pro-Russes.

Moscou continue de souffler le chaud et le froid

Pendant ce temps, en Crimée, une cinquantaine d'observateurs de l'OSCE n'ont toujours pas été autorisés à entrer, bloqués aux points d'entrée de la république autonome par des hommes en armes. Des garde-frontières ukrainiens affirment eux avoir été chassés par des soldats russes. Moscou continue de souffler le chaud et le froid : d'un côté le chef de la diplomatie se dit ouvert à un dialogue honnête d'égal à égal avec les puissances étrangères, et de l'autre le ministère russe pointe la menace d'une suspension des inspections de son arsenal d'armes stratégiques, y compris les missiles nucléaires. Une réponse aux Etats-Unis qui, en début de semaine, ont suspendu tous liens militaires entre Washington et Moscou.

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