Ukraine: situation bloquée à l'OSCE, concert géant à Moscou

Pour la quatrième fois cette semaine, le conseil permanent de l’OSCE s’est réuni vendredi 7 mars à Vienne pour discuter de la situation en Ukraine. Au même moment une mission d’observateurs de l’organisation internationale se voyait refuser l’entrée dans la région autonome de Crimée. A Moscou, des milliers de supporters d'une Crimée rattachée à la Russie se sont réunis à la faveur d'un concert.

Avec notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant

La réunion s’est déroulé sous tension. Comme la veille, la quarantaine d’observateurs envoyés évaluer la situation en Crimée n’a pas pu rentrer, bloqués à un check-point par des hommes non identifiés.

Dans un communiqué, la Russie s’agace de cette mission qu’elle n’a pas approuvée. Une décision, accuse la Fédération russe, qui contourne le principe de consensus en vigueur à l’OSCE. L’ambassadeur ukrainien, lui, veut encore croire qu'« une solution diplomatique est possible. Le meilleur moyen serait de déployer une mission d’observation spéciale dans cette région ».

En coulisse, les chancelleries s’activent pour faire accepter cette idée à la Russie. Mais Moscou joue la montre et a laissé les pro-Russes de Crimée organiser prochainement un référendum sur le rattachement de la région à la Russie. Une option que l’ambassadeur américain à l’OSCE, Daniel Baer, refuse d’envisager : « La Crimée fait partie de l’Ukraine et fera partie de l’Ukraine. Les discussions concernant l’évolution de l’autonomie politique qui existe déjà doivent avoir lieu dans un contexte politique et pas dans un contexte d’occupation militaire. »

Sur place comme en coulisses, la situation semble donc bloquée. Mais à Vienne comme en Ukraine, les diplomates en font la promesse : ils réessaieront demain.


VU DE RUSSIE : « Sébastopol ! Crimée ! Russie ! »

A Moscou, plusieurs milliers de personnes ont participé à un rassemblement en faveur du rattachement de la Crimée à la Russie. Le rassemblement et le concert ont duré un peu plus d'une heure, en présence notamment de parlementaires du nouveau parlement pro-Russe de Crimée qui vient de demander le rattachement de la péninsule russophone. Reportage de notre correspondante sur place, Muriel Pomponne.

« Il n'y aura pas de fascisme en Crimée, nous ne sommes pas d'accord. » Ils étaient plusieurs milliers sur cette place, à côté du Kremlin, encadrée par les forces de l'ordre, brandissant des drapeaux russes, des drapeaux de Crimée, et des rubans de Saint-Georges orange et noir redevenus à la mode depuis quelques années pour célébrer le patriotisme.

Un grand écran, une caméra surplombant la foule sur un immense bras articulé, et une scène, pour entendre des chanteurs comme Viktoria Tsyganova entonner : « C'est la Crimée, c'est une terre sainte et elle appartient à la Russie pour toujours. »

Une délégation du nouveau parlement pro-russe de Crimée en visite à Moscou s'est fait acclamer : « Nous avons pris une decision historique avec le référendum sur le rattachement à la Russie. Merci pour notre soutien. Nous savions que la Russie ne nous abandonnerait jamais. »

Et la foule reprend : « Sébastopol ! Crimée ! Russie ! » « Nous sommes ensemble pour toujours », crie l'orateur. Il est 18h, le rassemblement a duré un peu plus d'une heure, les cordons de police s'ouvrent pour laisser les gens sortir de la place.

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