Avec notre envoyé spécial à Donetsk, Jean-Arnault Dérens
Durant deux heures, deux foules se sont fait face sur la place Lénine, dans le centre de Donetsk, le grand centre économique du Donbass, dans l’Est de l’Ukraine.
D’un côté, 3 000 personnes, surmontés d’une forêt de drapeaux ukrainiens, s’époumonent : « Donetsk est en Ukraine, pas de séparatisme dans le Donbass ». De l’autre, les manifestants, presque aussi nombreux, brandissent des drapeaux russes et même quelques bannières de l’ancienne Union soviétique.
On s’invective de part et d’autre du mince cordon policier qui tente de séparer les deux groupes : « fascistes ! », crient les uns, « agents de Moscou », répondent les autres. Dans les deux camps, il y a beaucoup de personnes d’un certain âge qui ne semblent pas prêtes à en découdre, mais aussi des jeunes, plus nerveux. « Ce sont des provocateurs venus de la Russie voisine », assure-t-on dans le camp ukrainien, où certains jeunes manifestants reconnaissent être venus de Kiev pour la manifestation.
Plus tôt dans l’après-midi, les manifestants pro-Russes ont repris le contrôle de l’administration régionale dont ils avaient été chassés le matin. Bilan des échauffourées de la journée : dix blessés.
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