Avec notre correspondante à Londres, Muriel Delcroix
Nigel Farage est bien décidé à provoquer un séisme politique en Grande-Bretagne : « Notre parti est en ordre de marche, en fait je pense que l’Ukip représente désormais la plus importante menace que les partis traditionnels aient connue depuis longtemps », a ainsi déclaré un leader aux accents martiaux.
Et c’est avec cette affirmation grandiloquente qu’il est venu lancer la campagne pour les élections européennes dans la petite station balnéaire de Torquay, dans le sud-ouest de l’Angleterre. Une campagne agressive, centrée selon lui sur la nécessité pour un Royaume-Uni affaibli par la législation de Bruxelles de reconquérir le contrôle de ses frontières.
L'immigration comme cheval de bataille
Pour le dirigeant de Ukip, l’immigration est devenue la préoccupation n°1 des électeurs britanniques qui se sentent trahis par la coalition face à une « vague » de migrants européens. Ce discours est renforcé par la publication ce jeudi 27 février de chiffres dévastateurs pour le gouvernement de David Cameron : le solde migratoire est passé à plus de 200 000 durant l’année 2013 alors que le Premier ministre promet depuis trois ans une réduction à moins de 100 000 migrants par an…
Le petit parti Ukip, qui n’a encore aucun député au Parlement britannique, a bénéficié de récents succès lors d’élections locales et son dirigeant pense désormais qu’il peut remporter ces élections européennes devant le Labour et les Conservateurs. Une première victoire que son parti dit attendre depuis 20 ans et qui serait un tremplin vers l’élection de députés au sein de la chambre des Communes lors du scrutin général de 2015.