Passes d'armes sur l'Ukraine entre les Etats-Unis et la Russie

A la demande de l'Ukraine, le Conseil de sécurité de l'ONU a tenu ce vendredi 28 février une réunion d’urgence. Les Etats-Unis ont notamment appelé au retrait des troupes russes d’Ukraine. La Russie a fermement répondu. Obama est intervenu dans la soirée de vendredi pour avertir Moscou.

Avec nos correspondants à New York et Washington, Karim Lebhour et Jean-Louis Pourtet

C’est l’Ukraine qui a demandé cette réunion d’urgence. L’ambassadeur ukrainien a expliqué vouloir le soutien du Conseil de sécurité. Une volonté d’internationaliser la crise à laquelle l’ambassadrice des Etats-Unis, Samantha Power, a répondu par un appel à un retrait de troupes russes et à l’envoi d’un médiateur de l’ONU en Crimée. « L’important est d’avoir une mission indépendante et crédible à un moment où la situation connaît une escalade, a-t-elle déclaré. Cette mission doit être au service de l’intégrité territoriale et de l’unité de l’Ukraine. »

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L’ambassadeur russe Vitaly Chourkin a immédiatement répondu que la Russie n’acceptera pas de médiation imposée et refuse de parler d’intervention militaire. « Nous avons un accord avec l’Ukraine sur la présence de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol et nous agissons dans le cadre de cet accord ».

Proposer une médiation de l’ONU apparaît surtout comme un aveu d’impuissance. Dans les couloirs de l’ONU c’est la prudence qui domine. Car personne, ni les Etats-Unis, ni les Européens, ne semble vouloir d’un affrontement avec la Russie sur l’Ukraine.

Avertissement d'Obama à Poutine 

Exprimant l’extrême inquiétude des Etats-Unis, Barack Obama a mis en garde Poutine contre une intervention militaire en Ukraine dans une courte déclaration de 3 minutes. « Une intervention militaire en Ukraine aura un coût », a-t-il prévenu. Il a noté que la violation de la souveraineté de l’Ukraine serait profondément déstabilisatrice et serait contraire à l’engagement que la Russie a pris de respecter l’intégrité territoriale.

Barack Obama a indiqué que Washington était en consultation avec ses partenaires européens, mais aussi avec Moscou pour discuter d’une situation qu’il a qualifiée de fluide. Il a aussi signalé que le vice-président Joe Biden avait téléphoné au président Tourchynov pour l’assurer du soutien des Etats-Unis. Barack Obama est resté vague sur ce que les Etats-Unis pourraient faire si le déploiement des forces russes évaluées par le Pentagone à plusieurs centaines d’hommes prenait de l’ampleur.

Mais l’une des mesures envisagées pour le moment par la Maison Blanche serait de ne pas assister au G8 de Sotchi en juin, un retrait qui serait probablement imité par les autres membres du groupe et serait profondément humiliant pour Vladimir Poutine.

 

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