Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
Les premières défections avaient été enregistrées dès le début du mois de décembre, lorsque la police avait pour la première fois usé de la force pour déloger des manifestants pacifiques.
Mais à l’époque, au grand dam des opposants, seules quelques personnalités avait changé de camp et le Parti des régions, ultra majoritaire, avait continué d’imposer son tempo à la Rada, le Parlement ukrainien, adoptant notamment à main levée des lois renforçant les sanctions contre les manifestants, puis les abrogeant avec le même empressement 10 jours plus trad.
L’hémorragie au sein de la formation de Victor Ianoukovitch s’est ouvertement déclarée après les affrontements meurtriers qui ont fait près de 100 morts : les défections en série ont alors subitement privé Victor Ianoukovitch des soutiens nécessaires au Parlement.
Rejet du Parti des régions
Sentant les événements leur échapper, de nombreux députés ont alors déserté ou fui à l’étranger. L’apogée de ce rejet a été atteint, hier dimanche 23 février, avec ce communiqué du Parti des régions : « Nous condamnons les ordres criminels ayant fait des victimes [...] et conduit le pays au bord du gouffre. L’Ukraine a été trahie, les Ukrainiens dressés les uns contre les autres, et la responsabilité en incombe à Viktor Ianoukovitch et à son entourage », affirme le chef de groupe parlementaire du Parti des régions, Olexandre Efremov, selon lequel, le mouvement ne compte plus qu’une centaine de députés, sur 450.
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