Espagne: Juan Carlos dans l’œil du cyclone

L'infante Cristina, fille cadette du roi Juan Carlos d'Espagne, a répondu ce samedi 8 février à Palma de Majorque aux questions du juge Castro, qui la soupçonne d'avoir aidé son mari à détourner plus de 6 millions d'euros d'argent public. Mais aujourd’hui, c’est le monarque espagnol qui est directement visé par ceux qui veulent que la monarchie change ou disparaisse. Un coup dur pour le roi, jusqu’ici irréprochable.

Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard

À vrai dire, plus vite on en aura fini, mieux ce sera. C’est en ces termes que la maison royale résume la situation. Un calvaire dont on ne voit pas l’issue, après trois ans d’une instruction judiciaire qui n’en finit pas.

Pour les Espagnols, la mise en examen de l’infante et le comportement d’Inaki Urdangarin, son mari, ont fait beaucoup de tort à la monarchie. « Ce qui s’est passé, vis-à-vis de son mari, tout ça, c’est vraiment dommage que ça fasse tant de bruit, que ça ternisse l’image de la royauté. C’est dommage et le roi ne le mérite pas », juge ainsi Gérard.

Une malencontreuse chasse à l’éléphant, une maîtresse dont on découvre l’existence, des problèmes de santé, puis cette affaire de corruption dans sa propre famille, ont terni l’image de ce roi exemplaire. « C’est dur à avaler parce que le roi a été le personnage le plus populaire d’Espagne. C’est la première fois que sa popularité baisse et, connaissant le roi et son tempérament un peu orgueilleux, bien sûr que cela a été un coup dur pour lui, comme cela l’aurait été pour n’importe lequel d’entre nous », juge Francisco de Asis de Carreras, un éditorialiste de renom.

« La monarchie ne sert plus à rien. Aujourd’hui, elle n’a pas de place. Grâce à cette affaire, elle va s’enfoncer un peu plus et l'on s’en débarrassera », prédit Carmen. Il est urgent pour la maison royale de redonner son panache à l’institution. On y travaille malgré les rumeurs, pour le moment, dit-on, infondées, d’abdication du roi en faveur de son fils Felipe.

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