Espagne: l'infante Cristina se retranche derrière l'ignorance

L'infante Cristina, fille cadette du roi Juan Carlos d'Espagne, a répondu ce samedi à Palma de Majorque aux questions du juge Castro, qui la soupçonne d'avoir aidé son mari à détourner plus de 6 millions d'euros d'argent public. Cet argent aurait notamment servi à la rénovation de la villa familiale à Barcelone pour un montant de plus de 400 000 euros.

Avec notre correspondante à Barcelone, Martine Pouchard

Près de 400 questions, des réponses évasives, l’infante aura parfaitement joué son rôle orchestré par ses avocats. Ne pas répondre aux questions embarrassantes, garder le silence, nier toute implication et se présenter comme l’épouse aimante, totalement étrangère aux affaires de son époux.

Le juge a pourtant insisté en lui montrant un peu plus de 50 factures, en décrivant le montage de plusieurs sociétés écrans. À l’épreuve du feu judiciaire, l’infante Cristina s’explique et s’en tient à la même stratégie. « Je faisais confiance à mon mari, déclare-t-elle, je ne savais rien ».

Les parties civiles auraient bien aimé en savoir plus. Désormais, le juge est seul face à son intime conviction, le ministère public comme les services fiscaux qui nient toute pression de la maison royale, n’ayant pas fourni les preuves de la culpabilité de l’infante Cristina. Il sera donc difficile de confirmer une mise en examen pour blanchiment d’argent et fraude fiscale.

L’avocat de la défense, Jesus Maria Silva, appuie la version de l’infante . De près ou de loin, elle n’a rien à voir avec les activités de son mari : « Je n’arrête pas de dire qu’elle est sereine, elle est innocente, c’est ce qu’elle dit , moi je le crois, et quand elle va l’expliquer, toute l'Espagne va le croire, voilà c’est tout ».

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