Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
D’ultimes négociations se tiennent à huis clos avant ce rendez-vous important à la Rada, le Parlement ukrainien, ce mardi matin. C'est le quatrième rendez-vous du genre en moins d'une semaine. Le dernier en date s'était soldé par une importante concession de la part du chef de l’Etat ukrainien.
Mais l'opposition va encore tenter de faire monter les enchères, poussée par la rue. Aux yeux des manifestants, les deux portefeuilles, celui de Premier ministre et de vice-Premier ministre, offerts par Viktor Ianoukovitch à deux dirigeants de l’opposition, sont des ouvertures insuffisantes.
Arseni Iatseniouk et Vitaly Klitschko n’ont pas répondu explicitement à l’offre du chef de l’Etat. Ils veulent obtenir plus : une élection présidentielle dès cette année, l’abrogation des lois votées à la hâte le 16 janvier dernier restreignant la liberté de rassemblement, l'amnistie de tous les manifestants condamnés à des peines de prison ou encore la libération de Ioulia Timochenko. L’ancienne chef du gouvernement emprisonnée a fait parvenir un message dans lequel elle appelle l’opposition à rejeter les conditions « humiliantes », selon elle, posées par le pouvoir.
En attendant le résultat de ces nouvelles discussions, sur le terrain, le calme est revenu après une matinée tendue, où la menace de l’instauration d’un état d’urgence a plané. La ministre de la Justice, qui a vu son ministère occupé pendant plusieurs heures par des manifestants, a menacé de se retirer des discussions de sortie de crise. Mais ce soir, elle assiste aux côtes de Viktor Ianoukovitch aux négociations.
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Le pendu de Maïdan
Reste que la situation demeure tendue à Kiev. La preuve avec cette découverte macabre sur la place de l’Indépendance : un homme retrouvé pendu au grand arbre du Nouvel An, érigé comme chaque année, conformément à la tradition locale, sur la place appelée communément Maïdan.
Le corps se trouvait à l’intérieur de la structure métallique de l’arbre, ornée d’un portrait de l’opposante emprisonnée Ioulia Timochenko et des inscriptions hostiles au président Viktor Ianoukovitch.
L’identité de la victime n’a pas encore été communiquée. On sait seulement qu’il s’agit d’un homme de 55 ans, originaire de la région de Volhynie dans l’ouest de l’Ukraine. Le corps ne porte aucune trace de blessure et doit faire l’objet d’une autopsie pour déterminer les causes exactes du décès.
L’incident est d’autant plus étrange que la place est l’épicentre de la contestation contre le président Ianoukovitch depuis novembre. Maïdan est donc occupé jour et nuit par des manifestants, mais apparemment personne ne s’était aperçu de rien jusqu’à la découverte du corps.