Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
Pas de plan d’action concret pour l’opposition, pas de véritable leader, aucune concession de la part du pouvoir en un mois, et une longue série de fêtes de fin d’année qui débutent dès demain soir avec le Noël catholique : tels sont les ingrédients qui pèsent lourdement sur la mobilisation de la place de l’Indépendance. Hier, plusieurs dizaines de milliers de personnes sont sorties manifester, contre plusieurs centaines de milliers les week-ends précédents. Bien sûr, les militants qui campent dans les tentes d’où dépassent les tuyaux de poêles à bois se disent prêts à poursuivre le combat et à occuper la rue tant qu’ils n’auront pas obtenu satisfaction.
S'en « sortir » sans perdre la face
Des dizaines d’hommes, casque sur la tête et bouclier en bois à la main, continuent de se relayer aux entrées des barricades, parés à toute éventualité, mais le pouvoir n’a visiblement pas l’intention d’envoyer la police pour déloger les manifestants. Restant sourd aux événements qui se déroulent en plein cœur de la capitale, il semble jouer la carte du pourrissement. L’impasse : c’est le constat que fait la presse ukrainienne et les politologues. Le journal Segodnia résume : « Il semble que les leaders de l'opposition ne savent pas comment sortir de ce gigantesque bouchon dans le centre-ville sans perdre la face ».