Ukraine: le face à face se poursuit entre forces de l’ordre et manifestants

En Ukraine, l'ultimatum expire.dans quelques heures. La justice avait donné jusqu'à ce lundi soir aux manifestants antigouvernementaux pour quitter les bâtiments officiels qu'ils occupent. La police antiémeutes a déjà commencé à démanteler des barricades dans plusieurs quartiers de la capitale. Une opération aurait aussi été menée au siège du parti de l'opposante Ioulia Timochenko.

Une porte-parole du parti de l'ex-Premier ministre Timochenko, aujourd'hui emprisonnée, a affirmé qu'un raid des forces spéciales de la police avait été mené au siège de son parti. Mais la police a démenti avoir mené une opération dans les locaux du parti de Ioulia Timochenko.

Selon le journal en ligne Ukrainska Pravda, généralement bien informé, il pourrait s’agir d’une opération des forces spéciales ukrainiennes, les services secrets. Selon la porte-parole du parti, un serveur informatique a été dérobé. Le site internet du parti est pour le moment inaccessible.

Cet incident ajoute un peu plus de tension dans le centre-ville de Kiev, alors que la police a été déployée tout autour des zones occupées par les protestataires. Des centaines de policiers barrent les rues avec des boucliers. Face à eux, des manifestants se protègent derrière des barricades, des barrières constituées de bancs, de planches, de grilles en métal.

Autour de la place de l’Indépendance, les personnes chargées de protéger les manifestants sont en alerte. Des hommes, qui ont mis des casques sur la tête, sont debout sur les barricades et surveillent les policiers, qui forment une chaîne, un peu plus loin.

Les manifestants redoutent que le pouvoir n'ait pris la décision de disperser le mouvement, en particulier dans les bâtiments administratifs comme la mairie, occupée depuis une semaine.

Depuis ce lundi matin, les femmes ont été priées de quitter les lieux. Plusieurs dizaines d'hommes montent la garde et se tiennent prêts à résister en cas d'attaque des forces de l'ordre. Alerte maximale également sur les barricades dressées dans le quartier du gouvernement, où des manifestants ont été repoussés en fin de journée et autour de la place de l'Indépendance, où les entrées sont filtrées.

Si le président Ianoukovitch a accepté l'idée de pourparlers avec l'opposition, les pourparlers ne pourront pas se tenir dans l'immédiat, puisque les trois chefs de l'opposition ont déjà annoncé qu'ils ne pourraient pas s'asseoir à la table des négociations tant que leurs requêtes ne seraient pas satisfaites et en particulier, la démission du gouvernement.

Dans ces conditions, la perspective d'un dialogue semble mal engagée. Victor Ianoukovtich doit en revanche rencontrer mardi ses trois prédécesseurs, Léonid Kravtchouk, Léonid Koutchma, et Viktor Iouchtchenko, qui ont récemment apporté leur soutien au mouvement. Ensemble, ils vont tenter de trouver un compromis, qui ce lundi soir, vu des barricades semble encore lointain.

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