Escalade de la tension dans les rues de Kiev malgré les annonces de pourparlers

La présidence ukrainienne a fait savoir ce lundi 9 décembre que Vickor Ianoukovich était d'accord pour des pourparlers avec l'opposition, comme le lui ont proposé trois de ses prédécesseurs à la tête de l'Etat, Leonid Koutchma, Leonid Kravtchouk et Victor Ioutchenko. Les quatre hommes vont se réunir pour en discuter dès mardi à Kiev. L'annonce de ces futurs pourparlers est-elle de nature à calmer la rue ? Y-a-t-il un tournant dans la crise ukrainienne ? Ces dernières heures, la police anti-émeutes a pris position aux abords de la mairie de la capitale.

Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio

A en juger par ce qui se passe en ce moment dans les rues de Kiev, cette annonce de négociations ne risque pas de faire baisser la tension qui est très vive. Les manifestants ne font plus confiance au président Ianoukovitch et redoutent une dispersion par la police, qui est déployée en masse autour du centre.

La sécurité a été renforcée autour des barricades. Des manifestants casqués se tiennent en alerte. Juste en face, des cordons de policiers avec des boucliers se sont mis en travers de la principale artère de Kiev qui mène à la place de l’Indépendance et notamment tout près de la maison des syndicats où des manifestants campent depuis une semaine et sont en alerte maximale. D'autant que ces derniers jours, un tribunal a conclu à l'illégalité de l’occupation des locaux administratifs.

On s’attend donc ici à une dispersion. Les femmes ont été évacuées du bâtiment et une centaine d’hommes se tiennent prêts à résister en cas d’attaque des forces de l’ordre. Sous la neige, le face-à-face tendu avec la police se poursuit. Des centaines de manifestants scandent des slogans appelant les forces de l’ordre à passer du côté du peuple.

La tension est montée d’un cran lorsque des camions militaires ont été aperçus tout près de la place de l’Indépendance vers laquelle des centaines de personnes continuent d’affluer et où des prêtres célèbrent un office d’action de grâce.

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