Forcément, dans un pays de seulement 320 000 âmes, la mort d’homme par arme à feu fait du bruit. A fortiori dans une nation comme l’Islande où l’on n’avait pas enregistré un seul homicide depuis le début de cette année 2013, un millésime qui s’annonçait aussi calme que ceux de 2003, 2006 et 2008, trois années sans crime.
L’annonce qu’un homme avait été abattu par la police dans la nuit de lundi à mardi s’est avérée d'autant plus surprenante que, de mémoire, c’était la première fois que des policiers se voyaient contraints de tirer sur quelqu’un.
Pas le choix
Même si l’enquête suit son cours, il semble que les policiers n’aient pas vraiment eu le choix. D’après les témoignages, un quinquagénaire s’est mis à tirer des coups de feu avec un fusil de chasse en plein milieu de la nuit depuis l’appartement qu’il occupait seul à Reykjavik, la capitale.
Arrivée sur place, la police a évacué l’immeuble, tenté d’établir un contact avec lui, avant de lancer, en dernier ressort, des grenades lacrymogènes à travers ses fenêtres pour le neutraliser. La procédure classique.
« Cela n’a pas marché et l’homme a commencé à tirer à travers les fenêtres de son appartement », a déclaré le directeur de la police locale, Stefan Eiriksson, lors d’une conférence de presse.
Une unité d’intervention spécialisée est alors arrivée sur les lieux mais, lorsqu’elle a tenté de pénétrer dans l’appartement, l’homme au fusil a recommencé à tirer, deux balles allant se loger respectivement dans le casque d’un policer et dans le gilet pare-balle d’un autre.
La réplique a été immédiate et l’homme a été touché avant de succomber à ses blessures à l’hôpital, plus tard dans la matinée.
En sécurité
L’Islande est un pays pacifique avec le taux d’homicide le plus bas du monde : 1,16 pour 100 000 habitants selon un rapport de l’Institute for Economics and Peace, une ONG australienne (la France est 50e avec un taux de 1,83). En revanche, l'île pointe en 15e position mondiale pour le nombre d’armes à feu par habitant avec 30,3 armes pour 100 habitants.
Reste qu’il s’agit essentiellement d’armes de chasse dont la possession est très strictement contrôlée par les autorités, alors que les armes de poing sont purement et simplement interdites.
Les policiers eux-mêmes ne sont pas armés, hormis les équipes spéciales - dénommées équipes Viking - comme celle qui est intervenue dans ce cas précis.
De nombreux facteurs sont cités pour expliquer le faible taux de criminalité en Islande, pays isolé s’il en est. Parmi eux : un niveau de vie convenable, peu d’inégalités en terme de revenus, un faible nombre de toxicomanes et un système pénal avant tout basé sur la prévention.
(Avec AFP)