L'Espagne compte 6 millions de chômeurs, un quart de la population active, et le niveau des salaires reflète cette situation catastrophique.
Pour conserver leur travail, les personnels de nettoyage de Madrid vont perdre jusqu'à 40% de leur paye. Partout ailleurs, des accords d'entreprise prévoient des baisses de salaires souvent acceptées sous la menace de licenciements. Des licenciements facilités par une réforme du Code du travail.
Selon un syndicat, 60% des salariés espagnols sont désormais sous la barre des 1 000 euros par mois et l'institut national de la statistique estime que 20% de la population est en grand danger de tomber dans la pauvreté.
Désastreuse sur le plan social, cette baisse des salaires profite à l’économie espagnole qui est ainsi devenue l'une des plus compétitives d'Europe avec des rémunérations inférieures du tiers à la moyenne de la zone euro. L'industrie automobile, par exemple, en bénéficie pleinement et les exportations sont dopées. Mais sur le plan intérieur, la consommation des ménages est au point mort.