Avec notre correspondant à Belgrade, Laurent Rouy
Les élections municipales serbes du Kosovo avaient été négociées à l’arraché par Bruxelles, lors des rencontres entre l’Union européenne, la Serbie et le Kosovo. Des rencontres qui visaient à normaliser les relations entre les deux anciens ennemis.
Pression de Bruxelles
Alors que la campagne électorale bat son plein, qu’une partie des Serbes veut boycotter le scrutin par défiance envers Pristina, que deux bombes ont explosé à Mitrovica ces jours-ci, la visite du Premier ministre serbe devait apaiser les peurs des Serbes du Kosovo. C’était sans compter sur le gouvernement kosovar qui, à la dernière minute, avait interdit la visite du Premier ministre serbe. Il a fallu toute la pression de Bruxelles pour qu’elle puisse finalement être organisée.
Aux yeux du gouvernement kosovar, la visite du Premier ministre serbe a un caractère strictement religieux. Mais Ivica Dacic l’a clairement dit : il n’a pas à se justifier sur le motif de son déplacement.
La réussite des élections locales serbes du Kosovo est une condition de l’Union européenne pour les négociations d’accession de la Serbie, mais aussi pour la stabilité de la région.