Greenpeace: onze lauréats du Nobel de la Paix écrivent à Poutine

Onze lauréats du prix Nobel de la Paix ont adressé une lettre au président russe pour prendre la défense des trente membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise, arrêtés le 18 septembre, et demander leur libération. Vingt-huit militants de Greenpeace et deux journalistes sont toujours incarcérés à Mourmansk pour avoir tenté d'escalader une plateforme pétrolière du géant Gazprom. RFI a pu s'entretenir avec l'un des onze prix Nobel de la Paix, Adolfo Perez Esquivel, qui avait déjà personnellement écrit au président russe, sans obtenir de réponse.

Dans la lettre envoyée à Vladimir Poutine, les onze prix Nobel de la Paix demandent au président russe de faire son possible pour que soient levées les accusations de piraterie prononcées à l'encontre des trente membres de l'équipage du navire Arctic Sunrise de Greenpeace. L'Argentin Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la paix en 1980 explique la démarche : « La manifestation de Greenpeace n'est pas un acte de piraterie. C'est une protestation sociale contre la pollution de l'environnement qui ne concerne pas seulement une région en particulier mais toute l'humanité. C'est pour cela que ce n'est pas un acte de piraterie. Ca pourrait être considéré comme une faute. C'est pour cette raison que nous demandons la libération des militants de Greenpeace ».

Adolfo Pérez Esquivel avait déjà essayé d'intervenir en faveur des trente membres de l'équipage emprisonnés : « J'avais écrit une lettre personnelle au président Poutine, mais je n'ai pas eu de réponse. Donc, nous sommes maintenant onze prix Nobel de la paix qui réclamons une solution à ce problème ».

Pas le bon destinataire...

Selon le porte-parole du président russe, les signataires de la lettre n'ont pas choisi le bon destinataire. « Poutine est le chef d'Etat russe, donc c'est pour nous le bon destinataire qui peut résoudre ce problème, sinon à qui d'autre devrions-nous l'adresser hormis le chef d'Etat de la République de Russie ? Donc on espère que ce message sera entendu et qu'une solution soit trouvée au plus vite », réagit Adolfo Perez Esquivel.

Les trente personnes inculpées, dont deux journalistes et un médecin, risquent jusqu'à quinze ans de prison. Ce jeudi, un tribunal de Mourmansk a rejeté les recours de deux militants de Greenpeace.

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