Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
« Il y aura quand même une gay pride » à Sotchi, a prévenu Nikolaï Alexeïev sur Twitter. Le militant de la cause homosexuelle, qui qualifie d’anticonstitutionnel le décret du président russe, veut saisir la Cour suprême et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH).
Les défenseurs de la cause homosexuelle comptaient profiter de Jeux olympiques d’hiver pour organiser des actions de protestation et dénoncer une loi anti-gay controversée, récemment promulguée par Vladimir Poutine. Le texte, qui sanctionne tout acte de propagande homosexuelle envers les mineurs, n'a fait que renforcer le climat d'homophobie qui domine en Russie. Plus largement, l’interdiction de manifester à Sotchi vise sans doute aussi les associations de défense des droits de l’homme, qui ne cessent de dénoncer des violations des droits des travailleurs et des habitants, qui émaillent la construction des infrastructures olympiques.
La sécurité mise en avant officiellement
Les autorités, elles, mettent en avant la sécurité pour expliquer l’adoption de telles mesures. Les JO se dérouleront dans une zone sensible, tout près des républiques instables du Caucase russe. Le mois dernier, Dokou Oumarov, le chef des islamistes de la région a appelé ses partisans à « empêcher par tous les moyens » la tenue de ces jeux. Dans ce contexte, Sotchi risque de se transformer en citadelle assiégée durant dix semaines, avant, pendant et après les jeux. En vertu du décret présidentiel, la circulation dans Sotchi sera aussi très strictement réglementée et réservée aux personnes munies d'un laissez-passer.