Avec notre envoyé spécial à Gibraltar, François Musseau
Au fond, le Rocher, l’impressionnant Rocher de Gibraltar. Et, à ses pieds, un drôle de spectacle. Des dizaines d’embarcations de toute taille, des bateaux de pêcheurs, des hors-bords, mais aussi une frégate britannique, le HMS Westminster, tout juste arrivée d’Angleterre, des patrouilles de la Garde civile, sans compter une demi-douzaine de navires auxiliaires.
Et le tout est très concentré sur une poignée de kilomètres dans la baie d’Algésiras. D’un côté, il y a la flotte espagnole, de l’autre, celle de Gibraltar soutenue par la marine britannique. On dirait une bataille navale de position. Il n’y a pas de tir, il n’y en aura sûrement pas, on s’observe et on campe sur ses positions. C’est juste la photographie d’un bras de fer.
Bras de fer et chiens de faïence
Madrid veut que Gibraltar démonte un récif artificiel qui ne permet pas à ses pêcheurs de lancer leurs filets. Gibraltar, de son côté, veut que l’Espagne cesse les contrôles tatillons à la frontière, qui provoquent des embouteillages monstres.
Pour l’instant, personne ne veut bouger. Et tant que ce bras de fer durera, les deux flottes se regarderont, en chiens de faïence. Sans rien faire, mais sans céder pour autant.