Russie: la condamnation de Navalny choque les partisans de la liberté

Cinq ans de colonie pénitentiaire : c’est la peine à laquelle Alexeï Navalny vient d’être condamné par le tribunal de Kirov. Cette figure de l’opposition russe était jugée pour détournement dans une affaire que bon nombre d’observateurs estiment montée de toutes pièces. Ses avocats ont annoncé qu’ils feraient appel du jugement. En attendant, M. Navalny a été emmené dans un centre de détention provisoire à Kirov, sous les yeux de plusieurs dizaines de ses partisans.

Avec notre correspondante à Moscou,Anastasia Becchio

A la sortie du tribunal, les mines sont défaites. Alexeï Navalny s’est vu passer les menottes dans la salle d’audience. Il a juste eu le temps d’embrasser son épouse et de serrer la main de son père.

« On s’attendait bien sûr à ce qu’il soit condamné mais pas à une peine aussi sévère, confie Svetlana, une jeune militante de l’opposition les yeux emplis de larmes. Ce n’est pas juste. Il est innocent. Ce n’est pas lui le voleur dans notre pays, tout le monde sait qui est le vrai voleur. Une fois de plus, j’ai compris que notre pays se rapprochait du précipice. Si on met des gens comme ça en prison, qui va rester ? »

Des dizaines de personnes se massent le long des barrières métalliques jaunes disposées par les forces de l’ordre pour fermer la rue et laisser le passage aux véhicules sortant du tribunal. Lorsque le convoi emmenant Navalny et son co-accusé Piotr Offitserov avance, la foule scande « liberté ».

« Alexeï sait parfaitement pourquoi il va purger cette peine et on le sait tous très bien, explique l’opposant libéral Ilya Iachine, qui est au premier rang. Il avait de nombreuses possibilités de partir, mais c’est un exemple de bravoure et de courage parce qu’il est resté dans son pays et qu’il purge une peine pour nous tous, pour nos droits et notre liberté. »

Juste avant d’être menotté, l’opposant a eu le temps d’écrire un dernier message à ses partisans sur Twitter : « Ne vous laissez pas aller, ne restez pas inactifs ».

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