Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Pour pouvoir concourir, les candidats à la mairie de Moscou doivent passer le filtre municipal, c'est-à-dire recueillir 110 signatures de députés municipaux. Une promenade de santé pour le maire sortant et les candidats des partis représentés au Parlement, mais un véritable casse-tête pour les autres.
Ça a été le cas pour le blogueur Alexei Navalny, qui n’aurait pas réussi à recueillir le nombre de signatures suffisant sans un coup de pouce des députés de Russie unie, le parti au pouvoir. Dans le dossier qu’il a déposé mercredi 10 juillet à la commission électorale figure une quarantaine de noms de députés du mouvement qu’il a lui-même baptisé « le parti des escrocs et des voleurs ».
C’est Serguei Sobianine, le maire sortant, qui a donné la consigne aux députés d’accorder leurs signatures aux candidats de l’opposition comme Navalny, officiellement pour que l’élection soit la plus ouverte possible, mais l’opposition y voit surtout une nouvelle manœuvre visant à donner une légitimité à ce proche de Vladimir Poutine, assuré de l'emporter le 8 septembre prochain.
Perçue par certains comme un pacte avec le diable, par d'autres comme un moindre mal, la manœuvre permet donc à Navalny de rester dans la course. Une course qu'il pourrait ne pas être en mesure de mener à son terme. La semaine prochaine, le tribunal de Kirov, où il a comparu pour détournement, doit rendre son jugement.