Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Exit Anatoli Iksanov, place à Vladimir Ourine à la tête du prestigieux théâtre du Bolchoï. Ce limogeage est destiné à apaiser le climat de l'établissement, secoué depuis quelques années par des scandales à répétition.
Le ministre de la Culture a été clair sur les raison de ce limogeage : « La situation difficile montre que le théâtre a besoin de renouvellement », a dit Vladimir Medinski, devant la troupe et les journalistes réunis au Bolchoï ce mardi matin.
Rivalités, jalousies, intrigues, luttes pour les rôles principaux, durant les 13 années de direction d’Anatoli Iksanov, le prestigieux établissement a connu une histoire mouvementée. Des affaires financières ont émaillé le gigantesque chantier de rénovation du Bolchoï qui a rouvert ses portes avec trois ans de retard et des scandales à répétition. Le plus retentissant, en janvier dernier, avait été l’attaque à l'acide contre le directeur artistique. Grièvement brûlé, Sergueï Filine a déjà subi une vingtaine d’opérations, mais pourrait ne jamais recouvrer la vue.
Rapport délicat avec les danseurs
Anatoli Iksanov avait des rapports délicats avec des danseurs, dont plusieurs ont quitté la troupe, dénonçant un climat malsain. Le directeur du Bolchoï était en conflit ouvert avec le plus célèbre d’entre eux, Nikolaï Tsiskaridzé, dont il avait laissé entendre qu’il pourrait être l’instigateur de l’attaque à l’acide. Le danseur au caractère bien trempé a récemment été remercié, ce qui a poussé ses admirateurs à manifester à plusieurs reprises non loin du Bolchoï. Mais le limogeage d’Iksanov ne devrait rien changer à l'affaire : « La question du retour de Tsitskaridzé n’est pas à l’ordre du jour », a affirmé le ministre de la Culture.