Avec notre envoyé spécial à Larnaca, Michel Picard
Six hauts responsables, dont deux ministres, étaient poursuivis et plaidaient non coupable. L'ancien ministre de la Défense, Costas Papasostas, a finalement été reconnu coupable d'homicides ce mardi. Sa peine sera rendue publique le 24 juillet 2013. En revanche, l'ex-chef de la diplomatie est relaxé.
Avec le numéro 2 de l'armée, lui aussi relaxé, ils avaient tous les trois démissionné à l'été 2011. Un feu de broussaille avaient alors, selon les termes de la cour, embrasé 98 containers d'armes abandonnés à leur triste sort à moins de 200 mètres de la principale centrale électrique du pays, détruite dans le drame. Treize Chypriotes, militaires et pompiers, avaient perdu la vie dans l'explosion.
Des semaines entières sans électricité
En provenance d'Iran et à destination de Syrie, ces munitions avaient été saisies deux ans plus tôt par les autorités chypriotes. Malgré les injonctions de l'ONU à les détruire, le président de l'époque, Dimitris Christofias - couvert par son immunité dans cette affaire -, avait choisi de les entreposer pour ne pas froisser ses amis syriens et iraniens.
La destruction de la centrale avait plongé le pays dans des semaines de pénurie d'électricité. Toute l'économie du pays s'était retrouvée ralentie, sans compter le coût des centrales de secours.
négligences ayant causé la mort
Conséquence : plusieurs milliards d'euros de pertes en quelques semaines. Sans doute de quoi accélérer le processus menant au plan de sauvetage européen de mars dernier, qui a entraîné l'effondrement du système bancaire et de l'économie chypriote.
Concernant les autres accusés, le commandant des pompiers et son adjoint, ainsi que le commandant de l'unité de réaction en cas de désastre, ont été reconnus coupables de négligences ayant causé la mort, comme M. Papacostas, et de comportement dangereux ou imprudent.