Avec notre correspondant à Tirana, Jean-Arnault Dérens
L’Albanie est plus que jamais plongée dans l’incertitude. Quelques minutes après la fermeture des bureaux de vote, le chef de l’opposition socialiste, Edi Rama, a proclamé sa victoire. Le Premier ministre Sali Berisha n’a pas tardé à faire de même. Les sondages à la sortie des urnes diffusés dans la soirée de ce dimanche donnent un léger avantage au sortant. Mais leur fiabilité est très incertaine.
Le dépouillement n’a commencé qu’à 22h, quand les urnes ont été déposées dans les centres de comptage régionaux. Les opérations pourraient durer très longtemps, peut-être plusieurs jours.
Toute la soirée, la capitale Tirana est restée étrangement calme. Le Parti démocratique de Sali Berisha a appelé ses sympathisants à fêter la victoire revendiquée, et quelques voitures surmontées des drapeaux bleus du parti ont sillonné les rues, mais sans grande conviction.
La partie la plus compliquée va donc se jouer maintenant. Les démocrates ont l’avantage de contrôler la Commission électorale centrale, boycottée par l’opposition, mais celle-ci tient ses comptes parallèles et table sur les médias pour empêcher des malversations massives. Toutefois, l’Albanie ne semble pas avoir encore répondu à l’appel de l’Union européenne à des élections transparentes et démocratiques.