Turquie: l'apparente volonté de dialogue d'Erdogan pose question

En Turquie, malgré la reprise de la place Taksim par la police, les manifestants continuent de descendre par milliers dans la rue, et restent mobilisés. Le chef du gouvernement conservateur a rencontré ce mercredi certains de leurs « représentants », dont la légitimité ne fait pas l'unanimité.

Depuis le début du mouvement de protestation il y a 14 jours, le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, s'est montré intransigeant avec ceux qu'il appelle « les terroristes et les extrémistes ». Sa rhétorique violente, la brutalité de la police à ses ordres, son refus de chercher un compromis avec les manifestants n'ont fait que renforcer le climat de tension dans le pays et une résistance hors du commun des contestataires.

La réunion de ce mercredi avait donc pour objectif de montrer un Premier ministre tolérant et ouvert au dialogue. Mais la légitimité des représentants du mouvement pose problème. Selon les témoignages des manifestants engagés dans le mouvement pour protéger le parc Gezi, les personnes invitées ont été choisies par Erdogan. Les vrais représentants, eux, n'ont pas été invités.

Le bilan de la rencontre et la sincérité du Premier ministre les laissent tout autant sceptiques. Le chef du gouvernement serait prêt à organiser un référendum sur l'aménagement de la place Taksim. Mais le numéro de l'AKP a dans le même temps ordonné aux manifestants de quitter la place Gezi. Le bras de fer continue.

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