Turquie: les fils du dialogue entre le gouvernement et l'opposition sont bien ténus

Douze jours de contestation et un pouvoir qui souffle le chaud et le froid. Qu'attendre de la rencontre annoncée lundi entre le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan et les représentants de la contestation de la place Taksim ? Sur la place elle-même et le parc Gezi adjacent, après les violences de mardi et de la soirée, c'est l'attente.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

Personne ne pense que les espoirs d’une solution négociée à cette crise puissent trouver une réponse avec cette rencontre avec Tayyip Erdogan prévue à 16h. Les membres de la Plateforme de Taksim ont indiqué n’avoir jamais été invités à rencontrer le chef du gouvernement.

Ce rendez-vous annoncé lundi concernerait une dizaine de personnes dont les noms demeurent, bizarrement, secrets. Les représentants de la plateforme de Taksim, qui s’opposent depuis deux ans au projet d’aménagement de la place Taksim ont indiqué qu’il n’était, de toutes façons, pas question pour eux de négocier quoi que ce soit après les dernières violences policières. D’autres activistes écologistes ont également décliné l’invitation pour la même raison.

Cette discussion convoquée par les autorités paraît donc bien factice. Le Premier ministre a par ailleurs indiqué qu’il recevrait dans la soirée quelques personnalités du monde du spectacle et demain deux comédiennes avec qui il compte évoquer le sujet; mais ils ne représentent en rien la contestation de la place Taksim et n’ont aucune légitimité en terme d’environnement ou d’urbanisme. De son côté, le vice-Président du parti au pouvoir Hüseyin Celik se dit près à rencontrer «certains» défenseurs de l’environnement, mais on voit mal dans quel cadre ce dialogue avec un reponsable non gouvernemental peut se tenir… Les fils du dialogue semblent donc bien ténus.

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